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Khalat et caftans

Khalats and caftans

La terminologie

L'étude des vêtements d'Asie centrale, et celle des manteaux en particulier, ne peut se passer d'une étude de la terminologie. La plupart des ouvrages modernes traitant de la question utilisent divers mots, khalat, jelak, chapan, souvent de manière aléatoire : ce qui est khalat dans un texte devient jelak dans un autre ou chapan ailleurs. À partir de deux dictionnaires contemporains de ces vêtements, celui de Zenker et celui de Kelekian (voir bibliographie), nous avons essayé d'établir la terminologie la plus précise. Le mot khalat est la prononciation populaire au Turkestan de khilat (forme seule admise en ottoman, voir Kelekian; hil'at en turc moderne, khil'a en arabe), et désigne une "robe d'honneur" (voir Zenker et Kelekian). L'ouvrage de Moser (voir bibliographie) insiste sur les couleurs chatoyantes, le luxe et la variété des khalat de Tachkent, de Samarcande et de Boukhara. Chapan désigne un "haillon", un "vêtement usé", mais ce mot n'est attesté que chez Zenker et est absent du dictionnaire de Kelekian; il n'existe pas en turc avec cette acception. Il semble donc être d'origine persane, et être passé dans le turc oriental. La seule occurence d'époque se trouve chez Moser : À Khiva, "le costume des Uzbegs manque entièrement de cette richesse de couleur et de cette variété qui étonnent le voyageur à Boukhara [...] Le khalat est moins vaste et plus ajusté au corps; il est en outre ouaté et piqué. Les khalats ou tchapanes de Khiva forment un article d'exportation considérable; on ne les expédie pas seulement dans tout le khanat, mais les Turcomans s'en revêtent de préférence; confectionnés en alatcha, grosse étoffe mi-coton et mi-soie, de couleur brune ou rouge brun à raies noires, ils sont très solides" (Moser : p. 236); le chapan était le type particulier de khalat de Khiva qui est devenu le caftan courant des Turkmènes. Jelak ou jolak ne désigne pas un type de vêtement mais un type de tissus, une

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"étoffe grossière en laine" (Zenker). Kurta désigne une "veste" ou un "habit court", et komlek, ou konglek, une "chemise" (Zenker). On doit constater que bizarrement, le mot caftan n'est quasiment jamais utilisé. Or, comme le dit Nevber Gürsü (voir bibliographie), le hil'at (khalat) est "une robe d'honneur, un caftan de cérémonie généralement tissé au fil d'or ou d'argent". Il paraît donc correct d'appeler caftans tous les khalat ordinaires qui ne se distinguent ni par la qualité de leur décor, ni par le luxe de leur tissu, et chapan les caftans dit turkmènes qui correspondent à la description de Moser (voir aussi les entrées khil'a et libas de l'Encyclopédie de l'Islam).

Khalat et caftans

Les caftans que portaient les populations du Turkestan sont des vêtements à coupe droite et à manches plus ou moins larges et plus ou moins longues recouvrant parfois les mains. Il était courant d'enfiler les caftans les uns sur les autres, surtout lorsqu'il s'agissait de khalat : on montrait alors à tous son statut social.

Les hommes nomades portent des manteaux en peau de bêtes.

Les manteaux des populations sédentaires et semi-nomades (principalement ouzbèkes et tadjikes) sont en coton simple pour les classes sociales moyenne et inférieure, et en tissu élaboré pour les classes supérieures :

  • brocard de soie (dignitaires),
  • ikat (ou abr) de soie et/ou coton (classe bougeoise),
  • velours de soie et /ou coton (classe bourgeoise),
  • velours ikat de soie et/ou coton (dignitaires), qui compte parmi les réalisations les plus spectaculaires des peuples d'Asie centrale.

 

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