La laine, le coton et la soie, constituent les principales matières des textiles de l'Asie centrale ancienne.

La laine la plus répandue provient de l'élevage des moutons de Karaqul du Turkménistan. L'élevage des petits moutons blancs du Turkestan oriental (Xinjiang) donne une laine produite en quantité certes plus réduite , mais de qualité bien supérieure : cette laine, surtout traitée à Khotan, a la réputation d'être parmi les plus fines d'Asie. Les poils des chameaux de Bactriane, longs et solides, permettent le tissage d'articles de grand luxe. Les longs poils extérieurs des chèvres servent à tisser de gros tissus solides, tandis que leurs poils de sous-couche, résistants et souples, servent de fil de chaîne au tissage de sacs ou sont utilisés en mélange avec de la laine de mouton.

Le feutre est un tissu de laine connu très tôt des peuples d'Asie centrale. Divers articles en feutre de qualité variée ont été découverts dans les vallées des monts de l'Altai, dans des kourganes gelés et dans des tombes datant du VIIe au IIe siècle av. J.-C. : ornements de char, accessoires pour chevaux (couvertures et couvre-selles), coussins, linceuls, chaussettes, chemises, etc. Le Turkestan oriental produit des numdah (tapis de feutre) depuis plus de deux mille ans et en exporte encore au Ladakh et au Cachemire. De nos jours, le feutre est fabriqué principalement par les nomades des zones rurales pour confectionner des tissus de tente, des manteaux dont les burka (manteaux de berger), des tapis de sol, des sacs, etc. La toison de mouton, étalée sur une natte et imbibée d'eau savonneuse chaude, est enroulée puis compressée par des mouvements réguliers de roulement imprimés par les avant-bras ou au moyen de cordes tirées par des hommes ou des animaux.

Manteau de femme en poil de chameau - H. : 120 cm ; L. : 163 cm - Première moitié du XXe siècle - Collection HT

Capuche en feutre brodé d'un court manteau-coiffe de femme (gelinlik) - Début du XXe siècle - Collection HT