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Les tapis turcs

Turkish carpets

Les tapis turcs

Le premier tapis connu est celui qui fut sorti du kourgane de Pazirik dans l'Altaï; il est daté du IVe siècle av. J.-C. et appartient à la culture des Saka, les Scythes des Grecs, les Sai des Chinois (voir l'article de Madame Barkova dans la bibliographie). Au cours des siècles suivants, les tapis sont signalés par les sources chinoises comme l'un des produits des peuplades nomades et sédentaires de l'Asie centrale, Xiongnu, Wusun, Sogdiens, Saka du Jibin, Kouchans, Persans, Türks et Ouïghours.

L'histoire de la Turquie musulmane commence avec les invasions des Seldjoukides (XIe siècle) et des Turkmènes (XIIe siècle). Avec ces populations semi-nomades, souvent fortement marqués par la culture persane, sont introduites en Anatolie les techniques du nouage des tapis et du tissage des kilims. Dernière vague turkmène, les Ottomans s'emparent du pays et constituent à partir du XIVe siècle un grand empire eurasiatique.

Les tapis de Turquie sont les plus réputés en Occident à partir de cette période; l'Europe les préfère aux tapis persans considérés comme trop chargés. La technique du nouage a probablement été introduite en Anatolie dès le XIe siècle. Au XIIIe et au XIVe, Konya, la capitale des Seldjouks, est déjà un centre réputé de tissage. Avec l'arrivée des Ottomans, les motifs deviennent exclusivement géométriques. Aux XVe et XVIe siècles, la tapis ottoman atteint son apogée et devint un produit d'exportation vers l'Occident et la Chine. Les principaux centres de tissage sont Istanbul, Brousse, Pergame (qui produit les fameux tapis peint par Holbein), et Ushak (qui produit les fameux tapis peints par Lorenzo Lotto). Les principaux centres de tissages anciens sont Ushak, Ghiordès, Ladik et Kula; ensuite, à partir du XVIIIe siècle surtout, se développe la production d'autres centres importants comme Kayseri, Kirshehir, Sivas, Milas et Hereke. Au XIXe et au XXe siècle, la production persane se répand dans les intérieurs occidentaux où elle supplante la production turque plus réduite et moins mécanisée.

Les tapis turcs se différencient principalement des tapis persans par leurs motifs plus simples et plus abstraits, par l'utilisation esthétique de motifs géométriques au détriment des représentations florales, animales et même humaines souvent surchargées qu'on trouve sur les tapis persans. Même les représentations végétales et florales sont généralement stylisées et géométrisées.

Sous l'Empire ottoman, les minorités nationales ont également produit des tapis dont certains sont réputés.

 

 

Bibliographie

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