Composition des kilims anatoliens

Compositions principales

La plus grande partie des Turcs qui peuplent l'Anatolie sont d'origine turkmène oghuz, une des branches des Toquz-Oguz du VIIe siècle, qui fondèrent l'Empire Ouïghour au IXe siècle. Au Xe siècle, les clans oghuz migrèrent vers l'ouest, en Transoxiane, vers l'Oural, la Basse-Volga et la Caspienne. Ils suivirent ensuite les Seldjouks jusqu'aux frontières de l'Arménie où ils apparurent vers le XIe siècle. Ils s'installèrent d'abord en Azerbaidjan.

A la fin du Xe siècle il semble que le nom de Türkmän fut appliqué aux Oghuz islamisés; au XIIIe siècle, le nom de oghuz disparaît. Après la victoire de Manzikert (1071), les tribus turkmènes envahissent l'Anatolie et le nord de la Mésopotamie, les principales sont les Artukides, les Zenguides, les Kara Koyunlu, les Ak Koyunlu puis les Osmanlis. Cet apport de populations nomades et semi-nomades a introduit en Anatolie des éléments culturels propres à l'Asie centrale, éléments qui se sont mêlés au fond autochtone.

La composition des kilim anatoliens est liée à la fonction du tissu préparé. S'il s'agit d'un kilim pour un çuval, il est évident que la composition sera différente de celle d'un revêtement de sol.

Pour les revêtements de sol, «grand kilims», farda, seccade ou nemazlik, la composition s'ordonne généralement en trois espaces : le ou les décors principaux au centre, souvent des médaillons qui sont appelés top, quelque soit leur forme, sauf le mirhap pour les seccade; le décor de bordure qui forme le cadre de l'ensemble; et enfin les motifs de remplissage. Dans certains cas, le ou les top sont constitués par la répétition d'un même motif (l'elibelinde par exemple) dont le seul changement de couleurs laisse alors apparaître des suites de losanges sur toute la surface du kilim orné d'un simple décor de bordure.

Dans ce type composition jouant sur la répétion d'un motif, il existe de rares kilim anatoliens avec un décor unifié d'un motif répété en quinconce, en symétrie, en croix, en escalier, etc. Ce type de composition est plus fréquente sur les kilim sharköy ou balkaniques.

On a aussi, pour des petites pièces, des compositions en bandes horizontales de diverses couleurs, sans bordure, ornées de motifs ou non, ou parsemées de motifs chevauchant les bandes. Les compositions en bandes horizontales ou verticales sont généralement réservées aux kilim destinés aux coussins (yastik) et aux sacs (çuval); le kilim est alors souvent surchargé de broderies cecim ou zili.


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*Composition des kilims anatoliens* Composition of Anatolian kilims

Compositions principales La plus grande partie des Turcs qui peuplent l'Anatolie sont d'origine turkmène oghuz, une des branches des Toquz-Oguz du VIIe siècle, qui fondèrent l'Empire Ouïghour au IXe siècle. Au Xe siècle, les clans oghuz migrèrent vers l'ouest, en Transoxiane, vers l'Oural, la Basse-Volga et la Caspienne. Ils suivirent ensuite les Seldjouks jusqu'aux frontières de l'Arménie où ils apparurent vers le XIe siècle. Ils s'installèrent d'abord en Azerbaidjan. A la fin du Xe siècle il semble que le nom de Türkmän fut appliqué aux Oghuz islamisés; au XIIIe siècle, le nom de oghuz disparaît. Après la victoire de Manzikert (1071), les tribus turkmènes envahissent l'Anatolie et le nord de la Mésopotamie, les principales sont les Artukides, les Zenguides, les Kara Koyunlu, les Ak Koyunlu puis les Osmanlis. Cet apport de populations nomades et semi-nomades a introduit en Anatolie des éléments culturels propres à l'Asie centrale, éléments qui se sont mêlés au fond autochtone. La composition des kilim anatoliens est liée à la fonction du tissu préparé. S'il s'agit d'un kilim pour un çuval, il est évident que la composition sera différente de celle d'un revêtement de sol. Pour les revêtements de sol, «grand kilims», farda, seccade ou nemazlik, la composition s'ordonne généralement en trois espaces : le ou les décors principaux au centre, souvent des médaillons qui sont appelés top, quelque soit leur forme, sauf le mirhap pour les seccade; le décor de bordure qui forme le cadre de l'ensemble; et enfin les motifs de remplissage. Dans certains cas, le ou les top sont constitués par la répétition d'un même motif (l'elibelinde par exemple) dont le seul changement de couleurs laisse alors apparaître des suites de losanges sur toute la surface du kilim orné d'un simple décor de bordure. Dans ce type composition jouant sur la répétion d'un motif, il existe de rares kilim anatoliens avec un décor unifié d'un motif répété en quinconce, en symétrie, en croix, en escalier, etc. Ce type de composition est plus fréquente sur les kilim sharköy ou balkaniques. On a aussi, pour des petites pièces, des compositions en bandes horizontales de diverses couleurs, sans bordure, ornées de motifs ou non, ou parsemées de motifs chevauchant les bandes. Les compositions en bandes horizontales ou verticales sont généralement réservées aux kilim destinés aux coussins (yastik) et aux sacs (çuval); le kilim est alors souvent surchargé de broderies cecim ou zili.			Sur ce farda de l'Anatolie centrale, on a une composition classique avec trois top hexagonaux, un décor de bordure blanc liseré de rouge à décor de gueule de loup (kurtaghzi) et des motifs de remplissage sur fond gris entre ces deux espaces. Sur ce çuval de l'Anatolie orientale, on a une composition traditionnelle en bandes horizontales de différentes couleurs, ornées de motifs tissés et de motifs brodés en cecim.

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