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L'art du métal au Turkestan

The technology of metalwork in Turkistan

Métaux (Metals)

Dans le travail des métaux au Turkestan, on utilisait de préférence l'argent, dans une certaine mesure, l'or et parfois le cuivre. Au XIXe siècle et au début du XXe, on récupérait souvent de l'argent à partir de pièces de monnaie ou d'ustensiles russes, afghans ou iraniens. L'argent ainsi obtenu avait une pureté variant entre 80% et 90%.

Pierres (Stones)

La cornaline est de loin la pierre semi-préciseuse la plus utilisée par les Tukmènes pour leurs bijoux. Chez les Tekke, cette pierre est parfois remplacée par de l'ambre. On lui attribue un grand pouvoir protecteur contre les forces maléfiques. La turquoise est également appréciée, notamment chez les Ouzbeks, les Yomud et les Salor. On trouve parfois des rubis, des saphirs, du corail, du jaspe et de l'agate dans les bijoux des Ouzbeks, des Turkmènes de la région de la rivière Amu-Darya et des Yomud de la mer caspienne. A la place de la cornaline et de la turquoise, les Turkmènes, en particulier les Yomud, et les Ouzbeks utilisaient volontiers des perles de verre de même couleur.

Façonnage des plaques d'argent

(Production of silver plates)

On faisait fondre de l'argent dans des creusets en argile composite, et on le travaillait ensuite au marteau après l'avoir étalé en fine plaque. On découpait ensuite la plaque avec des cisailles en forme voulue.

Façonnage des motifs

(Implementation of motifs)

Pour réaliser un motif, on utilisait trois méthodes : creuser les traits sur la plaque métallique, faire ressortir les traits en creusant le reste de la plaque, ou mettre en relief le fond du motif. Il y avait deux méthodes pour creuser les traits : poinçonner ou graver avec une gouge. On utilisait aussi cette dernière méthode pour enlever du métal de la plaque métallique et en faire ressortir les traits. On obtenait des motifs en relief grâce à la technique du repoussage.

Les petites pièces à motifs simples étaient parfois entièrement moulées : on enfonçait la feuille métallique dans une matrice à l'aide d'un marteau. Les Yomud aimaient décorer leurs bijoux par l'application de telles pièces moulées dorées à la surface de la plaque d'argent.

Revêtement des motifs

(Motifs coating)

Les Ouzbeks, notamment ceux de Boukhara, faisaient appel à la niellure et à l'émaillure (aussi bien émail champlevé qu'émail cloisonné) pour rehausser les motifs. La niellure était parfois remplacée par l'application de cire à sceaux.

On utilisait aussi le procédé de damasquinage par lequel des pièces de métal décoratif de faible dureté (or, argent) étaient, après avoir été découpées en forme voulue, fixées par marteau sur toute la surface du motif pré-tracé.

Dorure (Gold guilding)

C'était la technique de dorure au mercure, connue aussi d'autres civilisations (Inde, Chine, etc) depuis plusieurs siècles.

On mélangeait de l'or fondu avec environ six volumes de mercure pour obtenir un amalgame à bas point de fusion. La surface d'argent à plaquer était soigneusement traitée avec un mélange de vif-argent, d'acide nitrique et de grande quantité d'eau. On y étalait l'amalgame d'or à l'aide d'une spatule de cuivre et portait le tout à la bonne température pour faire évaporer le mercure.

Filigranes (Filigree)

Il s'agit d'une technique d'appliqué où des décors en fil métallique sont fabriqués à part et soudés ensuite sur la plaque de métal.

Façonnage des filigranes

On obtenait les fils d'argent de la finesse désirée en les tirant successivement à travers les trous à ouverture graduellement décroissante. Pour aboutir au filigrane voulu, on enroulait ensuite les fils métalliques autour de clous verticaux judicieusement arrangés sur un plan.

Granulation

On faisait usage aussi bien de la vraie granulation, où les décors en grain métallique étaient soudés à la surface du métal, que de la fausse granulation ou perloir, où les grains décoratifs étaient enfoncés dans le métal.

Sertissage des pierres

(Setting the stones)

Sertissage de turquoise à Boukhara

On soudait sur la plaque de métal un réseau de cloisons d'argent ressemblant à un nid d'abeille, dans lequel on fixait avec une substance résineuse des turquoises.

Procédé général

On soudait à la plaque métallique un réceptacle en bande de feuille métallique, dans lequel on enfermait partiellement la pierre en rabattant légèrement sur elle les parois métallique préalablement soudées (cabochon).

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