L'art ukiyo-é a pour racine le courant pictural yamato-é, courant né au Xe siècle par réaction contre les écoles dominantes des paysages à la chinoise. L'yamato-é était caractérisé par son style et ses thèmes. Son style utilisait une gamme de couleurs riches et des lignes de perspective convergeant vers le devant de la scène. Ses thèmes portaient sur les scènes de vie des nobles et auusi, à partir du XIIe siècle, les scènes de genre de cette même classe.

L'ukiyo-é se distingue de l'yamato-é en s'intéressant principalement aux classes populaire et commerçante avec leurs scènes de vie, de genre et de jouissance (d'où le terme ukiyo-é ou 'monde flottant'). Ses principaux thèmes sont :

• Erotisme : les estampes érotiques étaient produites par de nombreux artistes, dont de grands maîtres (Moronobu, Utamaro, Hokusai, etc.) ; probablement un tiers ou plus de la production totale d'estampes japonaises a traité de ce sujet.
• Belles femmes : portraits de geisha en grande partie.
• Théâtre kabuki : scènes de théâtre, portraits d'acteurs en scène, etc.
• Paysages.
• Scènes de genre.

• Scènes historiques et mythiques.

Les oeuvres ukiyo-é comprennent, outre les estampes sur bois bien connues, un certain nombre de peintures.

Peintures ukiyo-é

Ces peintures sont de plusieurs formes : écrans de paravents de grande dimension (souvent oeuvres de collaboration de plusieurs mains d'artistes), rouleaux (horizontaux ou verticaux), illustrations de livres, images votives pour les sanctuaires Shinto, etc.

La plupart des peintures ukiyo-é n'est pas signée. Certaines portent cependant la signature d'artistes renommés : Hishikawa Moronobu, Torii Kiyonobu, Miyagawa Choshun, Tamara Suio, Kaigetsudo Ando, Nishikawa Sukenobu, Okumura Masanobu, Hanabusa Icho, etc.

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Estampes ukiyo-é

La technique d'estampe sur bois fut introduite au Japon au VIe siècle avec l'arrivée des missionnaires boudhistes chinois, et fut d'abord utilisée pour la reproduction des textes religieux. Ces textes imprimés apparurent dès le XIe siècle dans le format kansubon (manuscrit), parfois avec des images simples du Bouddha. Au XIIIe siècle les illustrations imprimées accompagnant ces textes étaient fabriquées sous forme oribon (livre accordéon). Ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle que les illustrations imprimées et leur texte formèrent un ensemble artistique homogène.

Les premières gravures individuelles furent réalisées à la fin du XVIIe siècle, en noir et blanc, la couleur étant parfois ajoutée à la main.. L'un des premiers dessinateurs reconnus pour avoir fait progresser leur forme artistique est Hishikawa Moronobu (vers 1618-94), dont les oeuvres de maturité sont souvent considérées comme pionnières des estampes ukiyo-é.

Nombreux sont les maîtres succédant à Moronobu qui ont marqué l'histoire des estampes ukiyo-é : Kiyonobu, Masanobu, Harunobu, Toyokuni, Kunisada, Eisen, Kuniyoshi,Yoshitoshi, Utamaro, Hokusai, Hiroshige, etc., dont les plus connus en occident sont probablement les trois derniers.